Les partis d'extrême droite en Allemagne

Dernières élections législatives: septembre 2021 | Prochaines élections législatives: septembre 2025

Extrême droite au pouvoir: non

Au pouvoir: non

Extrême droite représentée au Parlement national: oui

Au parlement national: oui

Extrême droite représentée au Parlement européen: oui

Au parlement européen: oui

AFD | Alternative pour l'Allemagne

Score aux dernières législatives: 10,5%
Au pouvoir: non
Représenté au Parlement national: oui
Représenté au Parlement européen: oui

NPD | Parti National-Démocrate d'Allemagne

Score aux dernières législatives: 0,14%
Au pouvoir: non
Représenté au Parlement national: non
Représenté au Parlement européen: non

Les partis d'extrême droite en Allemagne - drapeau
Les partis d'extrême droite en Allemagne - carte

En Allemagne, l’extrême droite a longtemps été insignifiante sur le plan électoral. Son représentant le plus ancien, le NPD, ouvertement néonazi, n’a obtenu que 0,14% des voix aux dernières élections législatives fédérales (septembre 2021).

Cependant, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti nationaliste, eurosceptique, anti-immigration et antiféministe, a réalisé une percée aux élections fédérales de 2017, en entrant au Parlement (Bundestag) avec plus de 12% des voix.

L’AfD, créée en 2013 sur une ligne eurosceptique, préconisait alors la fin de l’euro, mais pas la sortie de l’Union européenne. En 2015, dans la foulée de la crise migratoire, l’AfD adopte un discours très critique face à la décision gouvernementale d’accueillir des réfugiés. L’hostilité à l’immigration devient dès lors sa principale revendication. Le parti glisse de plus en plus vers l’extrême droite, avec le développement d’une « Aile » (der Flügel) nostalgique du IIIe Reich. Actuellement, le parti est profondément divisé à part à peu près égales entre deux tendances: la tendance « conservatrice néolibérale » des origines, qui se focalise sur les questions économiques et cherche la respectabilité, représentée par le président du parti Jörg Meuthen, et une tendance plus radicale, nationaliste, xénophobe, qui dénonce la « dictature corona » introduite par le gouvernement fédéral. Cette tendance est représentée notamment par le président d’honneur Alexander Gauland, et abrite des éléments néofascistes comme le chef de l’Aile Björn Höcke.

Le 26 septembre 2021, les élections fédérales allemandes voient les sociaux-démocrates (SPD) et les conservateurs (CDU) terminer largement en tête du scrutin, suivis des Verts et des Libéraux (FDP). L’extrême-droite confirme tout de même son ancrage dans le paysage politique allemand en se maintenant au Bundestag comme 5e formation politique. Malgré ses tensions internes entre l’aile libérale et l’aile identitaire, l’AFD récolte 10,5% des votes, soit un score légèrement inférieur à celui de 2017 (12,6%).

Durant la campagne, l’AFD n’est pas parvenue à imposer ses thématiques liées à l’immigration ni mobiliser les mouvements antivax. Le cordon sanitaire des partis démocratiques semble également avoir rendu plus compliquée la diffusion du message de cette formation d’extrême droite. Ce tassement de l’AFD après des années de progression ne doit toutefois pas masquer les disparités régionales qui confirment son ancrage régional, en particulier dans certains Länder de l’Est où elle arrive plusieurs fois en seconde voire en première position.

À noter qu’un parti créé en opposition aux mesures anti-pandémie et à la campagne de vaccination, « die Basis » (« Parti allemand pour la démocratie de base »), a reçu 1,35% des voix et a échoué dans son ambition d’entrer au Parlement. Ce parti est proche du milieu complotiste des Querdenker.

Comme le résultat du scrutin rendent nécessaire une coalition, les négociations pour la formation du gouvernement ont démarré dès le lendemain du vote. Elles ont abouti avec la mise en place début décembre d’un gouvernement de coalition regroupant les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux.

En outre, ces dernières années, de nombreux attentats antisémites et xénophobes ont été perpétrés par des individus d’extrême droite:

  • Wolfhagen, 2 juin 2019: assassinat du préfet Walter Lübcke ; auteur : un militant néonazi.
  • Halle, 9 octobre 2019: attaque contre la synagogue et un restaurant turc, deux morts et deux blessés grave ; auteur : un néonazi.
  • Hanau, 19 février 2020: fusillade contre deux bars à chicha, 9 morts ; auteur : un individu aux opinions racistes et suprémacistes.