Les partis d'extrême droite aux Pays-Bas

Dernières élections législatives: novembre 2023 | Prochaines élections législatives: novembre 2027

Extrême droite au pouvoir: non

Au pouvoir: non

Extrême droite représentée au Parlement national: oui

Au parlement national: oui

Extrême droite représentée au Parlement européen: oui

Au parlement européen: oui

PVV | Parti pour la liberté

Score aux dernières législatives: 23,6%
Au pouvoir: en cours de formation
Représenté au Parlement national: oui
Représenté au Parlement européen: oui

FvD | Forum pour la démocratie

Score aux dernières législatives: 2,2%
Au pouvoir: en cours de formation
Représenté au Parlement national: oui
Représenté au Parlement européen: oui

L’extrême droite peine à se développer aux Pays-Bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Début des années, 2000, Pim Fortuyn fonde la Lijst Pim Fortuyn (LPF) dont les thématiques tournent essentiellement autour de la politique d’immigration et d’intégration des minorités ethniques. Après un certain succès, le parti disparait du paysage politique en 2008.

Deux ans plus tôt, en 2006, Geert Wilders fonde le Parti pour la liberté (Partij voor de vrijheid – PVV) et installe l’extrême droite néerlandaise dans une nouvelle dynamique. Souverainiste, populiste, anti-islam et sécuritaire, le PVV de Geert Wilders se distingue du LPF car il est socialement à gauche (mais subordonné au nationalisme) et se prononce pour la sortie de l’Union européenne. Progressivement, le PVV se concentre sur les thématiques de l’islam, de la sécurité et du fossé entre politiques et citoyens.

En juin 2015, le PVV co-fonde le groupe politique euro-sceptique Europe des Nations et des Libertés (ENL), dont sont également membres le Vlaams Belang, le Rassemblement national et la Lega.

Lors des dernières élections législatives de mars 2021, le PVV passe de 13% à 10%. Le contexte de crise sanitaire et un transfert des voix au Forum pour la démocratie (Forum voor Democratie – FVD) peuvent expliquer ce recul électoral.

Le succès du PVV a connu un ralentissement, notamment depuis l’apparition d’un parti concurrent : le Forum voor Democratie (FvD) fondé en 2016 par Thierry Baudet. Articulé autour d’un discours politique et anti-establishment, le FvD veut rendre le pouvoir et la souveraineté au peuple notamment par voie de référendum. Ses autres thématiques principales rejoignent celles du PVV : euroscepticisme, lutte contre l’immigration, dénonciation du laxisme judiciaire, etc. Lors des élections législatives de mars 2021, le FvD obtient 6 sièges supplémentaires, récoltant désormais 5% des voix.

En juillet 2023, le gouvernement dirigé par Mark Rutte (quatre gouvernements de coalition depuis 2010), avait annoncé sa décision de se retirer pour de bon de la vie politique, après la chute de son gouvernement causée par des disputes internes autour du durcissement de la politique d’asile néerlandaise. Des élections législatives anticipées se sont donc tenues le 22 novembre 2023, et ont vu le PVV de Geert Wilders sortir large vainqueur. Le PVV a en effet remporté 37 sièges sur 150, doublant ainsi son score de 2021. L’Alliance gauche-écologiste de l’ancien commissaire européen Frans Timmermans gagne 8 sièges (25) et devient deuxième force du pays. L’autre grand vainqueur du scrutin de mercredi est un nouveau parti fondé par Pieter Omtzigt, le Nouveau Contrat Social (NSC), qui affiche également une ligne dure sur l’immigration. Ce nouveau venu remporte 20 sièges dès sa première participation. Le FvD s’écroule quant à lui, passant de 5% à 2,2 %. Il ne conserve que deux sièges sur les 5 précédents.

L’ingrédient principal de la campagne de Geert Wilders exploitait la thématique de l’immigration et de l’islamisation chère à l’extrême droite, notamment au travers d’une proposition de référendum pour la sortie de l’UE (« Nexit ») afin de recouvrer la pleine souveraineté des Pays-Bas en matière d’asile. Geert Wilders, surnommé le Trump néerlandais, a été poursuivi dans le passé pour des propos racistes. Il se dit climato-sceptique et opposé à la livraison d’armes à l’Ukraine.

Le PVV doit désormais former une coalition, ce à quoi les libéraux (VDD) n’ont pas fermé la porte en campagne, perdant toutefois 10 sièges (24). Pour tous les commentateurs européens, si le PVV parvenait à former cette coalition, il s’agirait d’un signal fort et inquiétant émanant d’un pays fondateur de l’UE.