Les partis d'extrême droite en Norvège

Score aux dernières législatives: 11,5%
Au pouvoir: non
Représenté au Parlement national: oui

La présence d’une droite radicale, populiste ou extrême en Norvège et son implémentation durable dans le paysage politique va à l’encontre de l’ensemble des facteurs qui alimentent traditionnellement les revendications populistes en Europe. La Norvège ne fait en effet pas partie de l’Union européenne, son économie se porte très bien, le chômage et la dette publique sont faibles et elle comptait seulement 1635 demandes d’asile en 2021. Pourtant, le Parti du progrès (en norvégien: Fremskrittspartiet, abrégé en FrP) se porte bien et a même déjà participé au gouvernement. De tendance libérale voire libertarienne sur le plan économique, et conservatrice sur le plan social, le Parti du Progrès milite pour un contrôle strict de l’immigration et a connu différents dérapages sur ce sujet.

Il est néanmoins considéré comme l’un des partis populistes le plus modéré en Europe. Avec 15% des voix aux législatives de 2017, le Parti du Progrès a participé à la coalition gouvernementale de droite. Néanmoins, il quitte le gouvernement le 20 janvier 2020 – après 7 années de participation – en réaction au rapatriement de Syrie d’une Norvégienne ayant rejoint l’État islamique, et de ses deux enfants.

Aux dernières législatives de septembre 2021, le Parti du Progrès n’a pas profité de cette stratégie et atteint un score de 11,5%, bien en-deçà de son score de 2017.

Mais l’extrême droite en Norvège prend aussi corps depuis 2011 à travers l’attaque terroriste d’Anders Breivik le 22 juillet 2011. Ce jour-là, ce militant d’extrême droite tue 77 membres de l’AUF, Ligue des jeunes travaillistes norvégiens. Si les observateurs s’accordent à dire que ce terroriste n’a pas fait de disciples, notamment car les faits se sont passés avant la crise des réfugiés en 2015 et les attentats de Bruxelles et Paris, il semblerait qu’il ait influencé le renforcement de l’extrême droite à rebours. Il a d’ailleurs été membre du Parti du Progrès. En août 2019, un autre extrémiste de droite ouvre le feu dans une mosquée en Norvège, sans faire de blessés graves.

D’autres mouvements fascistes et néonazis existent en Norvège, mais leur visibilité est quasi nulle. Citons néanmoins le Parti de l’Unité patriotique norvégienne, qui se réclamait directement de l’héritage fasciste du pays et l’Alliance nationale, active de 1999 à 2006, issue de la fusion de plusieurs groupes.