L'extrême droite en Moldavie

La politique moldave est caractérisée par l’opposition entre partisans du rapprochement avec l’Union européenne et partisans de liens plus étroits avec la Russie. Il n’y a plus de parti d’extrême-droite en tant que tel depuis la dissolution du parti Shor, mais des thèmes d’extrême-droite sont défendus par d’autres partis.

Le parti Șor (ou Shor), du nom de son fondateur l’homme d’affaires Ilan Shor, était eurosceptique et prorusse. Il s’opposait au projet d’adhésion à l’Union européenne de l’actuelle majorité, et promouvait un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, dont il partage l’impérialisme et l’hostilité envers l’Occident (incarné ici en particulier par la Roumanie). Il promouvait l’autoritarisme en politique et la réintroduction de la peine de mort.

Le parti Shor a été dissous par la Cour constitutionnelle pour ses projets menaçants la démocratie et l’intégrité territoriale de la Moldavie en juin 2023. Ses six députés ont été autorisés à poursuivre leurs mandats en tant qu’indépendants. Ilan Shor a quitté le pays pour échapper à des poursuites judiciaires pour des fraudes de grande ampleur, et est maintenant installé en Russie. Le parti Shor n’a donc pas pu présenter de candidats aux élections de septembre 2025.

Le Bloc électoral Patriotique, ou Bloc électoral des communistes et des socialistes, formé du Parti des Socialistes et du Parti des Communistes, a un programme de gauche sur les questions économiques mais est très conservateur sur les questions “sociétales”. Contrairement aux partis de gauche en Europe, ces partis sont socialement conservateurs (hostiles aux droits des personnes LGBT+, notamment), prônent une pratique du pouvoir autoritaire, et surtout sont proches de la Russie de Vladimir Poutine. Nostalgiques de l’URSS, ils sont en faveur d’un rapprochement avec la Russie dont ils partagent l’idéologie révisionniste et hostiles à l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne. Leur idéologie est syncrétique et ces partis ne sont donc pas considérés comme d’extrême droite. Le Bloc a reçu 24,17% des voix.

“Notre Parti“, dirigé par Renato Usatîi, a un discours antisystème et populiste, étant à la fois eurosceptique, économiquement de gauche et anti-élites, et assez conservateur sur les questions de société.