L'extrême droite aux Pays-Bas

Extrême droite au pouvoir: oui
Au pouvoir: oui (coalition)
Extrême droite représentée au Parlement national: oui
Au Parlement national: oui
Extrême droite représentée au Parlement européen: oui
Au Parlement européen: oui

PVV | Parti pour la liberté

  • Score aux dernières législatives: 16,6%
  • Au pouvoir: non
  • Représenté au Parlement national: oui
  • Score aux dernières européennes: 16,97%
  • Représenté au Parlement européen: oui (6 sièges)
  • Groupe au Parlement européen: Les Patriotes pour l’Europe (PE)

JA21

  • Score aux dernières législatives: 5,9%
  • Au pouvoir: non
  • Représenté au Parlement national: oui
  • Score aux dernières européennes: 0,6%
  • Représenté au Parlement européen: non

FVD | Forum pour la démocratie

  • Score aux dernières législatives: 4,5%
  • Au pouvoir: non
  • Représenté au Parlement national: oui
  • Score aux dernières européennes: 2,49%
  • Représenté au Parlement européen: non

Dernières élections législatives: octobre 2025
Prochaines élections législatives: octobre 2029

L’extrême droite peinait à se développer aux Pays-Bas jusqu’au début des années 2000 quand Pim Fortuyn fonde la Lijst Pim Fortuyn (LPF) dont les thématiques tournent essentiellement autour de la politique d’immigration et d’intégration des minorités ethniques. Après un certain succès, le parti disparait du paysage politique en 2008.

Deux ans plus tôt, en 2006, Geert Wilders fonde le Parti pour la liberté (Partij voor de vrijheid – PVV) et installe l’extrême droite néerlandaise dans une nouvelle dynamique. Souverainiste, populiste, anti-islam et sécuritaire, le PVV de Geert Wilders se distingue du LPF car il est socialement à gauche (mais subordonné au nationalisme) et se prononce pour la sortie de l’Union européenne. Progressivement, le PVV se concentre sur les thématiques de l’islam, de la sécurité et du fossé entre politiques et citoyens.

En juin 2015, le PVV co-fonde le groupe politique euro-sceptique Europe des Nations et des Libertés (ENL), dont sont également membres le Vlaams Belang, le Rassemblement national et la Lega.

Le succès du PVV a connu un ralentissement, notamment depuis l’apparition d’un parti concurrent: le Forum voor Democratie (FvD) fondé en 2016 par Thierry Baudet. Articulé autour d’un discours politique et anti-establishment, le FvD veut rendre le pouvoir et la souveraineté au peuple notamment par voie de référendum. Ses autres thématiques principales rejoignent celles du PVV: euroscepticisme, lutte contre l’immigration, dénonciation du “laxisme judiciaire”, etc.

Les élections législatives anticipées organisées suite à la démission de Mark Rutte, le 22 novembre 2023, ont vu le PVV de Geert Wilders sortir large vainqueur. Le PVV a en effet remporté 37 sièges sur 150, doublant ainsi son score de 2021. L’Alliance gauche-écologiste de l’ancien commissaire européen Frans Timmermans gagne 8 sièges (25) et devient deuxième force du pays. L’autre grand vainqueur du scrutin de mercredi est un nouveau parti fondé par Pieter Omtzigt, le Nouveau Contrat Social (NSC), qui affiche également une ligne dure sur l’immigration. Ce nouveau venu remporte 20 sièges dès sa première participation. Le FvD s’écroule quant à lui, passant de 5% à 2,2 %.

L’ingrédient principal de la campagne de Geert Wilders exploitait la thématique de l’immigration et de l’islamisation chère à l’extrême droite, notamment au travers d’une proposition de référendum pour la sortie de l’UE (“Nexit”) afin de recouvrer la pleine souveraineté des Pays-Bas en matière d’asile. Geert Wilders, surnommé le Trump néerlandais, a été poursuivi dans le passé pour des propos racistes. Il se dit climato-sceptique et opposé à la livraison d’armes à l’Ukraine.

Le 15 mai 2024, un accord de coalition a été conclu entre le PVV, le NSC, le parti libéral VDD et le parti agrarien BBB. Le PVV de Geert Wilders est le plus grand parti de ce nouveau gouvernement, dans lequel le “Trump néerlandais” sera influent. Cette situation alarmante a été rendue possible par le soutien de partis de la droite classique, et s’inscrit dans une tendance de plus en plus forte de collaboration entre droite modérée et extrême droite, déjà constatée dans d’autres États européens.

Le 3 juin 2025, Geert Wilders décide de cesser la participation de son parti au gouvernement, causant sa chute et la tenue de nouvelles élections législatives. Alors que les sondages faisaient redouter une large victoire du PVV, celui-ci n’arrive qu’en deuxième position, avec 16,6% des voix contre 23,5% un an plus tôt, derrière le parti libéral D66. Cependant, l’extrême droite reste forte: l’affaiblissement du PVV a profité au parti extrémiste Forum pour la Démocratie (4,5%), ainsi qu’à JA21 (5,9% des voix), parti issu d’une scission avec le FvD.

(Mise à jour: 18.11.2025)

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